Bangui, 22 octobre 2025
Notre engagement demeure intact : La MINUSCA réorganise son dispositif, il ne
s’agit en aucun cas d’un désengagement. » C’est le message clé que la Représentante spéciale du Secrétaire
général pour la République centrafricaine et Cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, transmet depuis
quelques jours aux plus hautes autorités centrafricaines afin de les informer de la situation financière des missions
de maintien de la paix et de son impact sur la MINUSCA, a déclaré ce mercredi la porte-parole, Florence Marchal,
au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission à Bangui.
En raison du non-paiement ou du paiement tardif par certains États Membres de leurs contributions obligatoires
au budget du maintien de la paix, le Secrétaire général des Nations Unies a été contraint d’activer, début octobre,
un plan de contingence qui s’applique à l’ensemble des missions de maintien de la paix. « Toutes les missions, y
compris la MINUSCA, devront réduire leurs dépenses de 15 % par rapport à leur budget annuel actuel.
Concrètement, cela signifie que nous allons devoir réduire nos effectifs – qu’il s’agisse de la Force, de la Police ou
du personnel civil international – ainsi que le volume de nos opérations et programmes » a annoncé Florence
Marchal.
La porte-parole a précisé que cette décision « imposée par des contraintes budgétaires au niveau de l’ONU, n’est
en aucun cas liée à la situation du pays – qui continue d’enregistrer de nombreux progrès – ni aux performances
de la MINUSCA – qui continue de jouer pleinement son rôle en appui au Gouvernement. »
Malgré la mise en œuvre immédiate de ce plan de contingence et le départ, dès novembre, d’un certain nombre
de militaires, de policiers et de personnels civils internationaux, le mandat de la Mission reste inchangé, tout
comme ses priorités, à savoir la protection des civils, le soutien au processus électoral et aux opérations de
désarmement et de démobilisation dans le cadre de l’appui de la MINUSCA à l’Accord de paix, ainsi que le soutien
continu à l’extension de la présence et autorité de l’Etat.
« Donc, un mandat inchangé, des priorités inchangées, mais aussi une présence confirmée dans toutes les zones
les plus sensibles du pays, en soutien aux Forces de défense et de sécurité, aux autorités locales, et aux
populations vulnérables centrafricaines » a souligné la porte-parole de la MINUSCA en ajoutant que la Mission
allait poursuivre son travail avec les autorités centrafricaines afin de minimiser l’impact de la réduction de son
budget et de ses effectifs « dans le but de consolider les gains réalisés en matière de sécurité et d’extension de
l’autorité de l’Etat ».
Selon Florence Marchal, « les personnels nationaux ayant un contrat fixe avec la MINUSCA ne sont pas affectés
par le plan de contingence. Ils vont garder leur emploi, ce qui témoigne de la détermination de la MINUSCA à
soutenir le développement du capital humain en République centrafricaine malgré les contraintes financières
qu’elle subit ».
Dans cette dynamique, Florence Marchal a également indiqué que « le mandat, que nous mettons en œuvre et
que nous allons donc continuer à mettre en œuvre malgré l’activation du plan de contingence », sera au centre
des discussions, mardi 28 octobre prochain, au Conseil de sécurité des Nations Unies où une réunion sera
consacrée à la République centrafricaine à l’occasion de la publication du rapport du Secrétaire général qui couvre
la période allant du 13 juin au 13 octobre 2025. La Représentante spéciale du Secrétaire général et Cheffe de la
MINUSCA, Valentine Rugwabiza, sera présente à New York pour présenter aux membres du Conseil de sécurité
les principaux développements survenus en Centrafrique au cours des quatre derniers mois.
Au chapitre DDR, la porte-parole a fait savoir que, la MINUSCA reste « fermement engagée à soutenir les efforts
des autorités centrafricaines pour la mise en œuvre de l’Accord de paix, l’APPR ». Ces derniers jours, la Mission
et l’Unité d’exécution du programme national de désarmement, démobilisation et réintégration, l’UEPNDDR, ont
mené à bien plusieurs opérations de désarmement et de démobilisation. Les 17,18 et 20 octobre, une opération
majeure a eu lieu à Bangui. Elle a permis le désarmement de 97 ex-combattants, dont douze femmes, des groupes
UPC et 3R, du MPC et des anti-balaka aile Mokom, et aile Ngaïssona. Dans la même période, à Mobaye dans la
Basse-Kotto, 19 combattants anti-balaka de l’aile Ngaïssona ont également été désarmés et démobilisés. Des
armes et des munitions ont été récupérées et les ex-combattants ont reçu des kits ainsi qu’une aide financière
pour leur réinsertion. Enfin, une mission de reconnaissance a été effectuée le 17 octobre à Carnot dans la
préfecture de Mambéré, alors qu’une autre est en cours à Noufou dans la préfecture de la Mambéré-Kadéï.
Florence Marchal a également déclaré que la MINUSCA continue d’apporter « son soutien multiforme au
processus électoral » : soutien logistique avec le transport par voie aérienne des dossiers de candidatures depuis
les préfectures de Mbomou, Vakaga, Haute-Kotto et Haut-Mbomou vers Bangui ainsi que des membres du
personnel de l’Autorité nationale des élections, l’ANE, qui avaient été déployés sur le terrain ; soutien technique
pour la numérisation des dossiers de candidature au Centre de traitement des données de l’ANE ; soutien aux
activités de sensibilisation et d’éducation civique ; appui à la mise en œuvre du plan intégré de sécurisation des
élections (PISE) et à la planification opérationnelle ainsi qu’aux efforts nationaux de mobilisation des ressources.

Source : Porte-parole MINUSCA Florence Marchal

 
                