Je suis ravi de présider ce conseil présidentiel sur le Pacte pour l’alimentation et l’agriculture de mon pays. Je tiens à remercier le président de l’UA, S.E. le Président Macky Sall, et le leadership du Président de la BAD, Dr Akinwumi Adesina, pour l’intervention opportune et pour avoir mobilisé des engagements politiques, financiers et techniques pour que l’Afrique se nourrisse.
Je suis ravi que les partenaires de développement et le secteur privé soient bien représentés dans cette rencontre. Votre présence et les discussions que nous aurons, conduiront en effet à des résultats rapides et permettront à mon pays de se nourrir et de contribuer à l’approvisionnement alimentaire mondial.
Notre continent est doté de plus de 65% des terres arables du monde, et pourtant il est incapable de nourrir ses populations. Cette situation n’est pas acceptable. Il est humiliant pour nous de continuer à « mendier de l’aide alimentaire » auprès d’autres pays, y compris ceux qui sont en guerre. L’expérience récente d’un conflit situé à des milliers de kilomètres entre l’Ukraine et la Russie, ayant conduit à une crise de sécurité alimentaire et la hausse des prix des denrées alimentaires n’est pas admissible. Le temps est venu pour nous, en tant que peuple, de prendre notre destin en main, pour au moins pouvoir nous nourrir .
Face à la situation actuelle d’insécurité alimentaire, mon Gouvernement est pleinement déterminé à transformer l’agriculture centrafricaine et nos systèmes alimentaires, le renforcement des capacités de nos services agricoles par le biais du Pacte pour l’accroissement de la productivité et des productions agricoles et la fourniture de denrées alimentaires, afin d’accélérer les investissements dans les technologies de production alimentaire, les infrastructures essentielles pour le stockage, la transformation, les marchés et la logistique / transport, et les réformes politiques ciblant les chaînes de valeur prioritaires, notamment le manioc, le maïs, le riz et le haricot.
Pour assurer la mise en œuvre de ce pacte de la manière la plus efficace et la plus responsable, mon gouvernement établira un conseil présidentiel de mise en œuvre qui sera domicilié dans mon cabinet et présidé par moi-même; avec le Premier ministre comme vice-président du conseil. Le secrétaire du conseil sera mon ministre de l’Agriculture et du Développement rural. Les autres membres du Conseil seront le ministre des Finances et du budget, le ministre de la Planification économique et du Développement, le ministre du Commerce et du Développement et le directeur des statistiques et de la recherche au ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Pour assurer le succès de ce pacte, mon gouvernement s’est engagé conformément à la Déclaration de Maputo de consacrer au moins 10 % de notre budget national à l’agriculture. Mais nous comptons également sur le soutien de nos principaux partenaires de développement, des institutions de recherche internationales, des organismes donateurs et des organisations humanitaires, etc., pour développer nos principaux sous-secteurs d’infrastructure de production, de transformation et de commercialisation. En outre, nous aurons besoin de l’appui de la Banque et d’autres partenaires de développement pour examiner et recadrer notre politique agricole et nos cadres réglementaires afin de les mettre en conformité avec les meilleures normes et pratiques mondiales pour garantir la compétitivité et l’amélioration de la productivité. Mon gouvernement s’est engagé à soutenir les agriculteurs avec un programme de subventions intelligent pour rendre facilement disponibles des intrants améliorant la productivité tels que les semences, le matériel agricole et les engrais.
• Besoins de financement pour la transformation agricole
Le financement de la transformation et du développement agricole a été l’obstacle le plus difficile à surmonter et qui s’oppose à nos progrès dans tous les efforts déployés pour assurer l’autosuffisance alimentaire de mon pays.
Pour assurer une mise en œuvre durable et inclusive de ce pacte tel qu’il a été conçu avec son objectif fixé 1,2 millions de tonnes de manioc, 35 000 tonnes de riz, 112 000 tonnes de maïs, 50 000 tonnes d’arachide, etc. par an, le gouvernement aura besoin de mobiliser auprès auprès des bailleurs 397 millions de dollars pour les cinq prochaines années. C’est le lieu de dénoncer les pressions que subissent les bailleurs de la part de certaines puissances, faisant du financement du développement un levier de manipulation géopolitique et prenant ainsi en otage nos populations.
Mon gouvernement fournira 20 millions de dollars chaque année comme contribution de contrepartie.
Nous allons créer des mesures incitatives pour les investissements du secteur privé et les placerons au cœur de notre transformation agricole.
À la fin de nos délibérations d’aujourd’hui, nous devrions arriver aux résultats suivants :
(i) Accord sur le programme présidentiel pour accélérer la transformation agricole. Ce programme comprend des objectifs de production et d’augmentation de la productivité des principales chaînes de valeurs agricoles prioritaires retenues et le renforcement des capacités des acteurs, l’appui à l’accès aux intrants et à la mécanisation avec une meilleure implication du secteur privé ;
(ii) Un soutien et un engagement spécifique au renforcement institutionnel des services du Ministère de l’agriculture et du développement rural agricoles, ainsi qu’aux réformes politiques requises pour améliorer le climat des affaires et créer un environnement propice aux investissements du secteur privé ;
(iii) Des Ressources engagées d’un montant de 397 millions de dollars US pour soutenir le pacte y compris le financement du gouvernement, le financement des partenaires de développement et 200 millions USD pour les investissements du secteur privé ;
(iv) Un Engagement à créer une unité présidentielle de mise en œuvre pour accélérer la mise en œuvre du pacte ;
(v) Un calendrier établi et une mesure claire des résultats ;
(vi) L’Identification de 10 projets de pipeline pour conduire la livraison du pacte.